Des figures dracénoises


L'abbé Raymond Boyer a créé un centre d'études dont la renommée rejaillit sur Draguignan, le Centre Archéologique où, entouré de scientifiques, il étudie pour le CNRS, les trouvailles archéologiques qui lui sont adressées du monde entier :
“Le Centre archéologique a germé dans ma tête en 1946 et s'est concrétisé en 1957.
Peu à peu, les choses se sont amplifiées et nous avons toujours voulu que cela soit un instrument de travail de très bon niveau.
Les études archéologiques sont faites sur le plan administratif sur toute la France, mais nous n'avons pas de frontière. Tout ce qui est fait rejaillit sur Draguignan.
Notre laboratoire archéologique étudie les restes humains, c'est-à-dire les acteurs et les vivants, c'est le plus important. Non pas uniquement les monuments et les vases.
C'est à cet égard que nous sommes sollicités à l'étranger, dans tout le bassin méditerranéen, en Espagne, dans certaines régions de l'Italie, à Alexandrie en Egypte ainsi qu’en Tunisie. Nous allons toujours sur place car, pour certains pays comme l'Egypte, rien ne sort de leur territoire. Ils ont été tellement pillés que pas une tête d'épingle ne sort.”

Dans le passé, Draguignan a été le creuset d'hommes célèbres :

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Caude Gay
Claude Gay né le 18 mars 1800, aide-préparateur en pharmacie, passionné de botanique, parcourt le département en herborisant.
Pharmacien à Paris, il s'embarque, en 1818, pour le Chili. Au fil des années, il publie vingt-six volumes de L'Histoire physique et politique du Chili. De retour en France, il est élu à l'Académie des Sciences. Il meurt à Draguignan en 1873.
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Joseph Gastinel Pacha
Joseph Gastinel Pacha né le 22 août 1811, termine sa formation à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, à Marseille. Il part pour l'Egypte en 1835 où il est chargé de cours à l'école de Médecine du Caire. Il améliore la qualité des végétaux, met en place de multiples règles d'hygiène. Il est décoré de nombreuses distinctions françaises et étrangères. Il est élevé à la dignité de Pacha par le Khédive Tewfik. Il se retire à Marseille, où il meurt en 1899.
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Hyppolyte Mége-Mouriès
Hyppolyte Mége-Mouriès né le 20 octobre 1817, est apprenti à la pharmacie Blanc, après des études au collège de la ville.
Il consacre ses revenus de pharmacien à la recherche.
En 1869, il invente la margarine.
Il meurt onze ans plus tard à Paris.
Cette pharmacie existe toujours place aux Herbes.
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Pharmacie place aux Herbes
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Portail place aux herbes
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Rue de Trans
M. Vergelin a vécu dans ce quartier :
“La place aux Herbes à Draguignan est restée pour moi un lieu de prédilection. De cette place, en tant qu'enfant, nous avions accès aux rues de l'Observance et de la Juiverie.
Mon père était bourrelier rue de Trans. Il y avait trois bourreliers à Draguignan, M. Tapoul à l'Esplanade, M. Honoré à Portaiguières et mon père. Mon grand-père était déjà bourrelier, rue de Trans, juste avant la place des Chaudronniers. La rue de Trans était une rue très vivante. Elle reliait l'est, le portail et la place du marché. Il y avait une multitude de commerces de la place aux Herbes au portail de Trans”

Elle était la plus peuplée. De nombreuses nationalités s’y côtoyaient dans la bonne humeur et surtout, une solide amitié et un profond respect les unissaient.

Mme Bonnay y a vu le jour :
“Je suis née dans la rue de Trans, au numéro 33. J'étais la dernière d'une famille de huit enfants. On m'appelait La petite Marseille (parce que je m'appelais Massiglia). C'étaient tous pour un, un pour tous. Nous vivions une époque formidable. C'était une rue d'immigrés. Il y avait des Italiens, des Arméniens, des Espagnols, des Arabes. Nous nous entendions tous bien. A la saison des melons, les Arméniens faisaient sécher les graines. Le soir, ils les mettaient dans un parapluie et nous les mangions dans la rue en prenant le frais.”

Tous les métiers étaient représentés, un vernisseur, des menuisiers, un tripier, trois tailleurs d'habits, un épicier, une poissonnerie, un magasin de chaussures. Les mamans de la ville venaient chez Boza car les prix étaient plus abordables. Un cordonnier, des débits de boissons, un taillandier qui fabriquait des couteaux et aiguisait les ciseaux et beaucoup d'autres commerces, hélas, aujourd'hui disparus.

De cette rue, tout le monde disait :
“Lorsque l'on a traversé la rue de Trans, le panier est plein et toutes les courses sont faites !”

Revenant comme les saisons, un marchand de pogne passait dans les rues en criant : “La pogne !”

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Rue de la République
Draguignan

Les enfants dévalaient les escaliers de chaque maison et avec quelques pièces s'offraient cette couronne briochée, parfumée à la fleur d'oranger. Le goûter de ce jour-là était une fête. Les voisins se connaissaient et se rendaient service. Les soirs d'été, les familles se retrouvaient après souper, devant leur porte, pour prendre le frais.
Les enfants jouaient et criaient dans les rues, mais ne se faisaient pas gronder car tout le monde était dehors et personne ne dormait.

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Place Saint-François
Draguignan

Les soirées de Mme Ferrier s’écoulaient, paisibles et joyeuses :
“Le soir, on courait les rues. On prenait le frais, chacun sur son banc. On avait la fontaine, une placette et ceux qui n'avait pas de place sur le banc apportaient leur chaise et on faisait la veillée tous les soirs, l'été.”

Il devait être bon de vivre à cette époque, où chacun appréciait l'instant présent, où chacun écoutait l'autre et où les gens s'entraidaient.

M. Ferrier s’activait encore :
“Les soirées étaient occupées par l'élevage du ver à soie. On avait les claies, mais après la mort de ma mère on n'en a plus fait. Tout le monde cueillait les feuilles de mûrier, les nettoyait, les changeait pendant trente cinq jours. C'était un tout petit gain.”


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